Héritier d'une dynastie millénaire de bâtisseurs Son Altesse Royale le Prince Sisowath Monipong a traversé la Vie comme un météore, un Mirage dans les cieux incertains d'un siècle qui a vu surgir 2 guerres mondiales et ses plus sordides débordements.
La Mort devait le surprendre au détour d'un bel été plein de promesses, au coeur de ce Paris qu'il affectionnait.
Il était dans la force de l'âge...
" Voyage en France du roi Sisowath en l'année du cheval, huitième de la décade, correspondant à l'année occidentale 1906, royaume du Cambodge ".
Paru en France le 9 Novembre 2006, le livre a été traduit par Olivier de Bernon ¤ de l'EFEO d'après un manuscrit de 200 pages retrouvé à la Bibliothèque nationale de Phnom-Penh. Oeuvre du Ministre du Palais Okhna Veang Thiuonn (1864 + 1946), chargé par S.M. le Roi Sisowath de consigner les moindres détails de ce voyage d'Etat. Elève de l'Ecole cambodgienne, protégé d'Auguste Pavie et du Gouverneur Boullouche, le Ministre Thiuonn a servi quatre Rois : Norodom, Sisowath, Sisowath Monivong, et Norodom Sihanouk au début de son règne. Allié à la famille Poc dont une fille a épousé S.A.R le prince Sisowath Monireth, le Ministre se trouvait au coeur de la Monarchie.
C'était un voyage qui débutait à Phnom-Penh, le 6 Mai 1906 par l'embarquement du Roi et de sa suite (une centaine de personnes) sur le paquebot "Amiral-de-Kersaint". Après une traversée de plus d'un mois, débarquement à l'Exposition Coloniale de Marseille le 10 Juin 1906. Sa Majesté était accueillie par le Dr Heckel, Directeur de l'Institut colonial phocéen, une des chevilles ouvrières de l'Exposition : " Il dit que le voyage de Sa Majesté en France était la preuve éclatante de la volonté du royaume de Sa Majesté d'être uni à la France. Il dit enfin que le Cambodge était comme un joyau, précieux parmi tous, que Sa Majesté avait l'Auguste désir de sertir sur la couronne des colonies françaises, et qu'il devient de ce fait, l'ornement précieux de la France ".
Puis l'arrivée féerique à Paris resplendissant de mille feux...Chacune des apparitions publiques de la suite royale déclenche l'enthousiasme populaire. La bonhomie de "Bon Papa" du Roi jointe à ses manières de Divinité séduit les foules et subjugue le protocole.
C'était un récit joyeux, cocasse, parfois trivial qui s'interrompait brusquement le 7 Juillet 1906 après l'arrivée à Nancy. Point de considération politique ni critique comme en sont friands les pseudo-intellectuels occidentaux. Point de complexes...
Mais des coeurs simples et des âmes pures émerveillées par l'Occident. Pleins d'humour quant aux quiproquos déclenchés par leurs méconnaissances de certains us et coutumes....
Le 20 Juillet 1906 le Roi et sa suite reprennent le chemin du retour non sans tristesse, mais emportant avec eux une page magique de leur existence.
¤ Olivier de Bernon. Né en 1957, docteur en philosophie, diplômé de l'INALCO, un des meilleurs spécialistes avec François Bizot du bouddhisme theravadin (Petit Véhicule), de la littérature religieuse et profane du Cambodge. Sous sa direction des sutras écrits sur des feuilles de palmiers et retrouvés dans les plafonds des pagodes ont été restaurés, classés et conservés à présent à la pagode Saravoan Dechor ou à la pagode d'argent au Palais Royal. Les microfilms de ces précieux documents sont déposés dans une salle à température et hygrométrie constantes à la pagode Unalom.
De longues années de travail : en effet dès 1991 le Roi Norodom Sihanouk a chargé Olivier de rappeler l'EFEO au Cambodge et en 2004 lui a confié ses archives personnelles (40m linéaires...) afin de les conserver en France aux Archives nationales.
A noter aussi de Christine Millot : "Le Voyage du roi Sisowath en France en 1906" Mémoire pour le DEA de Méthodes de l'histoire, de l'archéologie et de l'histoire de l'Art EPHE IV section. 1988.
S.A.R LE PRINCE SISOWATH MONIPONG (1912 + 1956) est le plus jeune des 7 enfants de Sa Majesté le Roi SISOWATH MONIVONG (1875 + 1941) et de sa première épouse la Reine NORODOM KANVIMAN NORLEAK TEVI :
- Princesse Sisowath Pinnaret
- Princesse Sisowath Thavet Ruongsy Nearivong (1899 + 1975).
- Princesse Sisowath Satiletlak
- Reine Sisowath Kossamak (1904 + 27 Avril 1975 à Beijing, Chine)
- Princesse Sisowath Nearirakh
- Prince Sisowath Monireth (1909 + 1975)
- Prince Sisowath Monipong (1912 + 1956)
Le Roi a eu 16 épouses et 24 enfants.
A la naissance du Prince en 1912 son Pays était sous la tutelle du Protectorat français depuis le 11 Août 1863 - Traité d'Oudong : le Royaume Khmer dont la civilisation rayonnait quelques siècles plus tôt sur toute la péninsule indochinoise demande l'aide de la France pour échapper au dépècement par ses puissants voisins, le Siam (Thaïlande) et l'Annam (Viêtnam).
L'Empereur Napoléon III (1808 + 1873) ne se fait pas prier et vole au secours du Roi Norodom 1er (1834 +1904).
Un résident supérieur français s'établit à Phnom-Penh, la nouvelle capitale, et veille à la bonne exécution du traité. En 1887 le Cambodge est intégré à l'Indochine française et son roi perd ce qui lui reste d'autorité.
Le pays a retrouvé une complète indépendance le 5 Novembre 1953 sous le règne du grand Roi Norodom Sihanouk (1922+2012) qui fit tout pour garder d'excellentes relations avec son ancien protecteur.
Francophile et francophone, le Prince a vécu ces décades d'abord au service de la France, fidèle au traité d'Oudong, puis au service de son Pays, fidèle à son Roi et neveu qui lui confère le titre de "Preah Ang Krom Luong" le 2 Mai 1941.
ON POURRAIT S'ETONNER DE VOIR SI PEU DE PHOTOS OFFICIELLES DE SON ALTESSE.
SANS DOUTE ETAIT-CE LE DEVOIR DE RESERVE D'UN DISCRET SERVITEUR DE LA COURONNE, CADET DE LA FAMILLE. LE PROTECTORAT DE LA FRANCE NE S'Y PRÊTAIT PAS NON PLUS.
MAIS AU DELA DES PHOTOS QUE NOUS PUBLIONS DANS CETTE PAGE, SE PROFILE à CHAQUE INSTANT, LE SOUVENIR DE SON ALTESSE ROYALE LE PRINCE SISOWATH
MONIPONG.
SES HERITIERS SERONT PLUS COMMUNICATIFS TOUT EN RESTANT FIDELES à LEUR DEVOIR DE RESERVE.
LA CAPITALE PHNOM-PENH, LA PERLE DE L'INDOCHINE DANS LES ANNEES 30.
LES ANNEES COLONIALES
On voit ci-dessous le Palais royal construit par étapes sur les restes d'une vieille
citadelle appelée Banteay Kev, orientée vers l'est, sur la rive occidentale du Tonlé Sap, du Mékong et du Bassac à un endroit appelé Krong Chaktomuk (allusion au dieu Brahma : la ville aux 4 visages) où le Mékong se divise en 2 ce qui forme 4 bras.
A voir l'incomparable site de GOOGLE Palais Royal Phnom-Penh et ses photos
A voir le site voyagesdechannaryetfrançois.com
" " " " fr.vietnamitasenmadrid.com
Merci infiniment pour ces images d'un Cambodge guéri de ses plaies, superbe !
A voir www.delcampe.net Merci de tout coeur d'avoir ressuscité le passé
LES JEUNES ANNEES D'UN PRINCE
Après des études primaires au Wat Lanka Brhat Kussumarama à Phnom-Penh, le Prince Sisowath Monipong est envoyé avec son frère aîné en France où, sous la tutelle du gouverneur Baudoin, ils poursuivent leurs études secondaires à Nice, à Grasse et à Vence.¤
Nous ne disposons pas de photos de Son Altesse à cette époque mais nous irons sur ses pas dans ces villes du Midi - Nice, Grasse, Vence -. La Belle Epoque.
¤ Le nom de Baudoin est associé au Palace Bokor, cible des anticolonialistes. Une parenthèse pour relater l'histoire de Bokor et ses belles heures de 1926 à 1954 qui se confondent un peu avec la jeunesse du Prince Monipong.
D'autant plus que le roi Sisowath Monivong est mort à Bokor, non pas dans le luxueux palace mais non loin de là, dans sa petite résidence au bord de la falaise.
UNE PARENTHESE SUR LE RESIDENT SUPERIEUR FRANCOIS MARIUS BAUDOIN et "SON" BOKOR PALACE.
François Marius Baudoin est un homme politique né à Nice le 31 décembre 1867. Il commence sa
carrière au Ministère des Finances en 1887 et part en Indochine comme commis de résidence en 1888. Après avoir gravi toutes les marches il est nommé résident supérieur au Cambodge en 1911. De
1922 /1924 il assure par intérim le poste de Gouverneur général de l'Indochine.
Son obsession, son invention, c'est la station climatique de Bokor qu'il fait construire à grands renforts de prisonniers raflés aux 4 coins du pays...Le luxueux palace sera inauguré le jour de la Saint Valentin 1925. Un rapport du Ministère des Colonies fit état de 881 coolies morts dans cette aventure (2.000 dira-t-on). Les journaux anti-colonialistes tirent à boulets rouges sur lui et les députés communistes le clouent au pilori...
Il part à la retraite en 1926, Palmes académiques et Légion d'honneur au revers de son veston. Emmenant avec lui, sous sa Tutelle, les respectueux fils du Roi Sisowath Monivong, les Princes Sisowath Monireth et Sisowath Monipong.
UN HOMME D' EXCEPTION, GOUVERNEUR GENERAL de Juillet 1925 à Oct. 1928
ALEXANDRE VARENNE : 3 Octobre 1870 Clermont-Ferrand + 16 février 1947 Paris
Après avoir réussi brillamment son bac au Lycée Blaise Pascal, Alexandre Varenne monte à Paris où il obtient son doctorat en 1897 et devient Avocat à la Cour d'Appel. Il est rédacteur à La Lanterne quand Jaurès l'appelle à l'Humanité.
Homme politique, journaliste, fondateur de La Montagne en 1919 il en restera le directeur politique jusqu'à sa mort.
Le 28 Juillet 1925, Paul Painlevé le nomme Gouverneur général de l'Indochine. Il y entreprend des réformes humanistes, courageuses : constructions d'hôpitaux et d'écoles, vaccinations, accès aux emplois, inspection du travail..... Les colons finissent par obtenir son départ, jugeant son action trop favorable aux indigènes.
Toutes les photos de ce chapitre viennent de la Fondation Alexandre et Marguerite Varenne. Par ma famille chinoise (et non indochinoise) j'ai connu Mme
Varenne décédée en 2001, presque centenaire. Son amour pour le Cambodge était immense et elle en gardait un souvenir ébloui. Elle y était du temps où on l'appelait Mme Veuve Migeot, à l'arrivée
du Gouverneur Varenne avec sa première épouse.
Avec nos sincères remerciements.
" Le premier geste de l'amiral Decoux pour le nouveau souverain Sihanouk fut de lui offrir un crédit de 50.000 piastres au budget de la liste civile pour la construction d'une nouvelle résidence de repos à la station d'altitude Bokor. Celle du roi Monivong était jugée trop modeste face au chalet du résident supérieur construit du temps de François Baudoin. "
Pour le début de son règne le nouveau roi décide d'utiliser ce crédit, non dans ce but personnel mais à la construction d'un nouveau collège à Kompong Cham, qui portera le nom de collège, puis lycée Norodom Sihanouk..
LA RIVIERA DES PRINCES ! DECOUVERTE DE LA FRANCE.
LES ANNEES STUDIEUSES
RETOUR AU PAYS EN 1930
RETRAITE AU VAT BOTUM VADDEY, Monastère de la Fondation royale
La tradition bouddhiste veut que tout garçon, surtout de la famille royale, passe une période de sa vie comme bonze dans une pagode. Il se fait raser la tête, les sourcils, revêt la toge safran pour prier et écouter la parole de ses maîtres vénérés. Pieds nus, chaque jour il doit aller mendier sa pitance.
Fidèle aux rites multiséculaires, Son Altesse Sisowath Monipong se retire l'année 1930 au Vat Botum Vaddey, là où son neveu, le prince Norodom Sihanouk, se réfugiera 11 ans plus tard, pendant le coup de force japonais du 9 et 10 Mars 1941. Le futur roi promet alors au vénérable Keo Ouch qu'il se ferait moine s'il s'en sortait vivant. Ce qu'il fera pendant le vossa 1947, en entrant à la Pagode d'argent. Pour la plus grande joie de son peuple bouddhiste.....et de la presse "people" internationale.
RETOUR EN FRANCE.
LA DISCIPLINE et LA RIGUEUR de SAINT CYR.
MAIS AUPARAVANT L'EXPOSITION COLONIALE DE 1931 à VINCENNES
L'INSIGNE DE SAINT CYR
Le Soleil , symbole du Roi Louis XIV, évoque l'établissement de la maison royale et communauté de Saint Louis en 1686.
Les Faisceaux rappellent la fondation du Prytanée française le 1er germinal de l'an VIII et son installation à Saint Cyr le 17 Septembre 1800.
L'Aigle Napoléonien consacre le souvenir de l'Empereur qui, le 1er Juillet 1808, installe à Saint Cyr l' Ecole spéciale militaire.
Voir Site http://www.lm-st-cyr.fr/
En 1939, après Saint Cyr, le Prince rejoint Salon de Provence et l'Armée de l'Air française avant de participer à de nombreuses opérations jusqu'à la débâcle de 1940.
Le prince a aussi servi au 2è GAOA - Groupe d'observation d'artillerie - chargé de couvrir la Cochinchine et le Cambodge (devenu le 22è GAOA en 1952).
Sur les photos, à gauche, le Prince Monireth en uniforme de sous-lieutenant du 1er Etranger; à droite, son jeune frère, le Prince Monipong, pilote, en uniforme de sous-lieutenant de l'Armée de l'air française.
Un entrefilet du Figaro, 1er Décembre 1940, annonce la démobilisation des Princes qui se retirent à Nice avant de rentrer au Cambodge, juste à temps pour recueillir le dernier souffle du Roi Sisowath Monivong. leur Père..
Les photos de famille viennent des archives privées de LL.AA.RR les princes Sisowath Samyl et Sisowath Ravivaddhana Monipong
Avec notre reconnaissanc
AVRIL 1941. LE ROI SISOVATH MONIVONG SE MEURT à Kampot, sur le plateau du Bokor à 1000 mètres d'altitude. Désespéré à la pensée qu'une grande partie de son royaume va être à jamais perdue selon les derniers accords de paix du 11 mars 1941 à Tokyo, le Roi va se cloîtrer dans sa petite résidence au bord de la falaise. Il se nourrit à peine et bientôt il tombe malade.
Le 23 Avril 1941 le roi meurt d'une attaque cardiaque à 65 ans. ¤
¤ Dans ses Memoires (Voyage au royaume de la panthère longibande) son petit-fils, S.A.R le Prince Sisowath Samyl Monipong suggère un empoisonnement par un venin de serpent mais Sa Majesté Sihanouk n'a pas confirmé cette thèse. En revanche Sa Majesté nous a précisé qu'il n'y avait aucune concubine à ses côtés comme la rumeur populaire le proclamait....
Feue sa Majesté était entourée de sa fille la princesse Kossamak avec son époux le prince Sumarit, de son petit-fils le prince Norodom Sihanouk arrivé du Lycée Chasseloup-Laubat de Saïgon pour les vacances de Pâques, et de ses fils les princes Sisowath Monireth et Sisowath Monivong arrivés de Nice.
La tradition voulant que le roi meure au Palais royal, il faut faire "comme si". Sa dépouille est donc installée et fixée à l'arrière de sa Citroën noire, le prince Monireth s'installe avant à côté du chauffeur, la Talbot du prince Suramarit avec les autres voitures suivent et partent du Bokor vers Phnom-Penh. Vers une heure du matin le cortège arrive au Palais royal.
Le lendemain la dépouille embaumée du Roi revêtu de la tenue d'apparat est exposée pour les derniers hommages.
Les funérailles du Roi n'auront lieu que le 3 Novembre 1941 dans l'antique capitale d'Oudong. Le plus urgent à présent est de choisir un successeur.
28 OCTOBRE 1941. INTRONISATION DU JEUNE PRINCE NORODOM SIHANOUK, 18 ANS. Auparavant, le 3 mai 1941 : cérémonie d'investiture.
Le prince Sisowath Monireth est l'héritier présomptif mais la France choisit son neveu le prince Norodom Sihanouk, plus malléable semble-t-il, et soutenu personnellement par le Gouverneur général de l'Indochine, l'amiral Jean Decoux (1884 + 1963). Le prince est en outre arrière-petit-fils par son père du roi Norodom Ier et petit-fils par sa mère du roi Sisowath Monivong.
Pour entériner au plus vite ce choix le Grand conseil du royaume fut réuni sous la présidence du Résident supérieur Thibaudeau. Le Conseil comprenait le Premier Ministre, les chefs suprêmes de 2 ordres bouddhidtes Mohanikay et Thomayut et le chef suprême des bakous ou brahmanes du palais. Le prince Sihanouk fut désigné roi à l'unanimité.
En apprenant la décision le nouveau roi se met à pleurer. Il pressent qu'on l'embarque dans une galère....Il quitte la maison familiale pour le palais Khemarin. Une consolation : au moment de l'évacuation de toutes les favorites du roi Monivong par le résident supérieur français, le jeune roi tombe sous le charme de Munang Thach qui fait tout pour se faire remarquer. C'était une jeune adolescente qui avait été offerte avec ses 3 soeurs aînées au roi Sisowath Monivong. Sa Majesté Sihanouk en fait immédiatement sa favorite "pour 2 ans" et ne l'avouera que 60 ans plus tard au détour d'une conversation à bâtons rompus.....
Le jour du couronnement, l'amiral Jean Decoux (Gouverneur général du 20 Juillet 1940 à Octobre 1945) avait voulu posé lui-même sur la tête du roi la tiare d'or à longue pointe pour bien montrer que c'est la France qui décidait malgré sa défaite face à l'Allemagne. Il plaça donc la tiare, au nom de la France sur la tête du monarque.
Dés son retour dans sa patrie S.A.R le Prince SISOWATH MONIPONG prend une part active à la vie politique. Délégué royal à l'hygiène, aux sports et à l'économie nationale, en 1946 le Prince est nommé Ministre de l'Education nationale dans le gouvernement de son frère aîné, le Prince Sisowath Monireth.
A l'initiative de l'Amiral Thierry d'Argenlieu, une visite du roi en France fut décidée en Avril 1946. Durant cette absence prévue pour 3 mois un Conseil de régence fut nommé sous la présidence du prince Suramarit, père du roi et le prince Sisowath Monipong fut chargé de l'intérim de la présidence du Conseil.
Ainsi, 40 ans après le Roi Sisowath, le Roi Sihanouk visite la France. Outre la suite royale conduite par le Prince Premier ministre Sisowath Monireth, le Roi amenait avec lui une dizaine de bacheliers khmers désireux de poursuivre leurs études supérieures en France.
En 1949 le Prince Sisowath Monipong a sous sa houlette tous les Services du Palais royal.
Le 8 Novembre 1949, à Paris, le Prince Sisowath Monipong, désigné comme Ministre plénipotentiaire par le Roi, signe le premier traité franco-khmer avec le président de la République française Vincent Auriol.
" Ce texte qui donne plus d'autonomie au Cambodge, met fin au modus vivendi du 7 janvier 1946, abroge le traité du 11 août 1863 et la Convention du 7 juin 1884, dans leurs dispositions qui sont contraires à celles du nouveau traité.
Après cette signature, plusieurs grands pays reconnurent de jure l'indépendance du Cambodge et établirent des relations diplomatiques via des ambassades, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Turquie, l'Italie et le Canada. Avant même l'indépendance totale en 1953, 35 Etats avaient déjà établi des relations diplomatiques avec le Cambodge.".¤
¤ Jean-Marie Cambacérès : SIHANOUK Le roi insubmersible p.79 Ed. cherche midi
En 1955, après l'abdication du Roi Norodom Sihanouk et l'avènement du Roi Suramarit, époux de la Reine Kossamak sa soeur, le Prince est nommé Haut-Commissaire et Ambassadeur du Royaume à Paris. Prenant ainsi la suite de Son aîné le Prince Monireth, premier Ambassadeur du Royaume Indépendant en 1954.
MORT DE SON ALTESSE ROYALE PREAH ANG KROM LUONG SISOWATH MONIPONG.
Le 31 Août 1956, à 44 ans, le Prince succomba à une attaque cardiaque, comme le Roi son père en 1941. Sa dépouille sera transférée de Paris à Phnom-Penh où furent célébrées des obsèques nationales. Ses cendres furent déposées par son Fils âgé de 15 ans, le Prince Sisowath Samyl Monipong, dans le Stupa construit par le Roi Monivong pour les siens, dans la capitale d'autrefois, Oudong.
Lire http://samylmonipong.wordlpress.com Avec nos remerciements
LL.AA.RR le Prince Sisowath Samyl Monipong et la Princesse Norodom Daravadey sont les parents de S.A.R. le Prince Sisowath Ravivaddhana Monipong.
La Princesse Norodom Daravadey est une des 12 enfants du Prince Norodom Monissara (19 Sept. 1922 + Avril 1975). Premier Ministre, Chef du Protocole, Ambassadeur à Canberra....le Prince a été arrêté en 1973 et la plupart de ses enfants et petits-enfants sont massacré, comme lui, en 1975 dès l'entrée des Khmers rouges.
POUR UNE GENEALOGIE DE LA DYNASTIE VARMAN, se reporter à l'admirable travail de Christopher BUYERS E-mail susuhanan@hotmail.co.uk
Lire Page www. royalark.net (Cambodia 17)
Lire Page https://ravisisowath.worldpress.com
Lire Page https://samylmonipong.worlpress.com
S.A.R. LE PRINCE SAMDECH KROM PREAH SISOWATH MONIRETH est le fils aîné du Roi Sisowath Monivong, et frère aîné du Prince Sisowath Monipong.
Héritier légitime du trône il fut évincé par les autorités coloniales au profit de son neveu le Prince Norodom Sihanouk sensé être plus docile....
Dès le début de la seconde guerre mondiale, le 12 Février 1939, le Prince s'engage dans la Légion étrangère et le 22 Décembre de la même année il est nommé sous-lieutenant.
En Août 1940 Il est affecté au 1er régiment étranger, en Décembre au 2è régiment d'infanterie coloniale et participe aux combats en France puis en Afrique du Nord.
Chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, le Prince est nommé légionnaire de première classe d'honneur. Démobilisé fin Octobre 1940 en même temps que son jeune frère le prince Monipong, ils se retirent tous deux à Nice : ils avaient fait leurs études 13 années auparavant au Lycée Masséna et à Vence.
Contrairement à son neveu le Prince Sisowath Sirik Matak (1909+1975) qui conteste l'autorité du nouveau Roi Norodom Sihanouk, le Prince se met au service du jeune Roi et travaille pour son pays.
Saint Cyrien, le Prince organise la première armée cambodgienne à la fin du Protectorat avec les anciens bataillons coloniaux et crée l'Ecole d'officiers du Cambodge. Dès 1934 il créa le 1er mouvement scout cambodgien "Angkar Khomarak Khayarik".
Le prince occupe de multiples fonctions ministérielles - Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, de la Défense nationale....Il est le premier Ambassadeur du Cambodge en France.
Malgré les successifs remaniements politiques le Prince reste au service de son pays et de son peuple.
En Avril 1975, peu après l'arrivée des Khmers rouges à Phnom-Penh, l'Ambassade de France lui refuse l'asile. Il sera exécuté vers Septembre comme son cousin le Prince Sirik Matak et d'autres personnalités...
Interrogé sur cette ignominie le Consul de l'époque, Jean Dyrac, nonagénaire en 2010 et "malade du coeur", a sorti sa correspondance chiffrée avec le gouvernement pour se dédouaner. Et le président Giscard d'Estaing était trop occupé par l'écriture de son nouveau roman d'amour pour répondre aux questions
La princesse Linda Sisowath est la fille du prince Youthevong nommé Premier Ministre par le roi après la démission du Prince Sisowath Monireth, qui refusait de céder aux pressions du commissaire de la République français voulant que le prince Youthevong soit intégré à son gouvernement. Atteint de tuberculose, épuisé par une vie politique plus que turbulente, le prince Youthevong meurt en juillet 1947, laissant une veuve française et 2 filles à la charge du Royaume Khmer.
On lira ci-dessous la REPONSE DU PRINCE SIRIK MATAK à JOHN GÛNTHER DEAN, Ambassadeur des Etats-Unis au Cambodge, refusant l'offre d'être évacué le 12 Avril 1975.
" Je ne puis, hélas, partir d'une façon aussi lâche...[...]. Je n'ai jamais cru un seul instant que vous puissiez un jour abandonner un peuple qui a choisi la liberté...."
"....J'ai commis cette erreur de croire en vous les Américains."
Le Prince n'est pas au bout de ses erreurs.
Sa foi aveugle en la France a signé sa propre condamnation à mort. Le 17 Avril 1975 il se présente à l'Ambassade de France pour demander l'asile politique. Il a pu forcer le fameux portail avec ses 2 gardes du corps en civil. Mais le 20 Avril 1975 le Consul Jean Dyrac, sans ordre précis de Paris, le fait reconduire entre 2 gendarmes et livrer pour ainsi dire à ses bourreaux. "Pour éviter un pire massacre à l'Ambassade" (sic). Le lendemain 21 Avril le prince sera exécuté.
Plusieurs versions circulent sur sa fin. Le rapport remis au Roi Sihanouk semble être le plus fiable : blessé à l'estomac, le prince a agonisé pendant 3 jours, sans soins, dans d'atroces souffrances.