Lorsque je repense au Roi, à la Reine, au 34 Princes et Princesses de ce paisible Royaume, emportés dans la tourmente de 1975, immolés avec tant d'autres de leurs sujets, au nom de je ne sais quelle barbare idéologie la révolte me submerge. Révolte contre ce monde soi-disant libre et civilisé mais si lâche, si veule. Révolte contre le Tout-Puissant. S'il existait quelque part un Bon Dieu, "il fait un sacré mauvais job".

 

Dans mes songes je revois de plus en plus souvent les grottes de Pak Kou, au confluent du Mékong et du Nam Khan : sûrement que cette armée pacifique de Bouddhas, impassibles vigiles de l'Eternité, veille aussi sur les âmes défuntes. Il me semble voir sur ces parois rocheuses, comme sur le suaire du Christ, les deux visages miséricordieux de leurs Majestés le Roi VATTHANA et la Reine KHAMPHOUI.

 

Nous voici au seuil de l'année du Bouc 2015.

Bientôt quarante hivers à recompter les jours pour les "Autres", fugitifs dispersés comme fleurs de pissenlit au vent, survivant au gré de la dérive des continents...

A présent, blanchis sous le harnois, ils sont comme ces frangipaniers rabougris au pied des marches du Wat Phou, guettant anxieusement un autre temps qui, par bonheur, renaît à chaque printemps avec le Pimay et le Baci Louang. Refleurissent alors les frangipanes, ces fleurs du premier amour. Fleurs fanées aussi des regrets, des adieux, des espérances à jamais envolées.

 

A regarder depuis des décennies la muette persévérance de ces êtres luttant contre le poids des ans et l'oubli je pense au Maître de Koenigsberg :

"Deux choses ne cessent de remplir mon coeur d'admiration et de respect plus ma pensée s'y attache et s'y applique : le ciel étoilé au-dessus de Vos Têtes et la loi morale en Vous."

 

                                          8 MAI 2015. ANNEE DU BOUC. BACI LOUANG E.B. 2558

 

Avec notre sincère reconnaissance  à  somvone Sananikone   cliquer     pour les vidéos

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    EN ATTENDANT CE VENDREDI 8 MAI 2015 E.B.2558, ET LA CEREMONIE DE L'OFFRANDE DE VOEUX, LE BACI LOUANG EN L'HONNEUR DE LA FAMILLE ROYALE LAO LANE XANG HOM KHAO  VOICI  BUSSY SAINT GEORGES, TERRE D'ACCUEIL AU COEUR DE LA BRIE, EN SEINE ET MARNE

 

En 1960 Bussy Saint Georges était une toute petite bourgade de 450 habitants. Alors que le projet de rééquilibrage des activités économiques de la région parisienne était décidé pour Marne la Vallée dans les années 1960 Bussy n'était incluse dans le périmètre de la Vallée qu'en 1985 soit un 1/4 de siècle après. En 1995 avec le RER la population a explosé. De 500 âmes en 1980, puis 1.500 en 1989 la nouvelle ville en compte plus de 25.000 en 2015.

A l'orée du 3è millénaire, cette ville verte jouit de 155 ha d'espaces verts, 9.000 arbres, 10 squares, 8 plans d'eau, un golf de 27 trous sur 75 ha et 300 ha dans la Forêt de Ferrières.

 

Bussy Saint Georges est cher à mon coeur : c'était autrefois un village blotti entre les 2 Châteaux de mes rêves : GUERMANTES et FERRIERES EN BRIE.

D'ailleurs les 75 ha du Golf et le Clos Saint Georges faisaient partie du Parc de Guermantes.

Nous traversions le village pour aller d'un Château l'autre. Il y a un demi-siècle déjà, je disais à mes amis banquiers que je rêvais de bâtir une ville à l'américaine sur les terrains agricoles de cette commune.

Ils ont éclaté de rire." Surtout pas, sinon nous vendrons nos Châteaux, fermes, terres et irons en Suisse". Ils ne croyaient pas si bien dire !

A voir ce rêve réalisé aujourd'hui grâce à son Maire HUGUES RONDEAU je suis vraiment enchantée. La moitié de la population est multiculturelle et "l'Esplanade des religions" est un exemple unique en Europe.

En 16 ans de 1998 à 2014, HUGUES RONDEAU a fait de Bussy Saint Georges une ville du 3è millénaire, tout en préservant son authenticité et ses richesses naturelles. On peut dire qu'il l'a portée à bout de bras, la Ville de ses siennes rêves. Mais ses rêves c'est pour le plus grand bien de ses administrés.

 

Un jour de l'autre siècle, un jour donc que nous traversions Bussy pour rejoindre son chalet dans les bois de Ferrières, Guy de Rothschild me disait : " Princesse, méfie-toi de tes rêves éveillés, il se peut qu'ils soient réalisés un jour par d'autres manants républicains ! ".

 En 1975 Guy de Rothschild a fait don de son château avec 135 Ha de bois à la Chancellerie des Universités de Paris, se contentant d'un chalet dans les 365 Ha de bois restant. Il s'est éteint dans ce chalet le mardi  12 Juin 2007 à 98 ans. Les drapeaux de Ferrières en Brie où Guy était maire de 1977 à 1983 étaient en berne. Sa famille était respectée et aimée de tout le village qui appelait Marie-Hélène la Dame ou la Fée de Ferrières.

En 2012 ses fils ont redonné le Château et ses bois à la Mairie de Ferrières en Brie après radiation amiable de la précédente donation de Guy : la Chancellerie était incapable de gérer ce domaine...

Son 2è fils, le Baron Edouard, vit toujours heureux entre le Chalet blotti au fond des Bois, et ses fameux Haras normands de Meautry, à Touques.

 

En 1978 j'ai fait visiter mon domaine de Pinterville à Pierre Hottinguer, il me demandait en voyant l'étang : 

" Vous l'avez acquis en pensant à Guermantes ? " -- " L'étang ? Je viens de le faire creuser pour qu'il puisse ressembler davantage à votre château " lui ai-je répondu --" Vous ne renoncez donc jamais à vos rêves ! Vous savez, il arrive que d'autres viennent piétiner vos rêves tellement ils sont envieux...". " Oui, lui ai-je répondu, ILS ont commencé mais je me battrai " -- "Alors soyez sans pitié, sans noblesse de coeur sinon vous perdriez. Appelez Alexandre et Maître Jean-Louis Aujol à vos côtés... " me conseillait Pierre. C'est ce que je conseillerai à Hugues Rondeau....que je ne connais pourtant pas, que je n'ai jamais vu. Si, en photos.

 

Pierre Hottinguer avait reçu Guermantes au printemps 1942, à 25 ans, comme cadeau de mariage.

Il est mort le Ier Avril 2006 à près de 90 ans. Ses fils François et Emmanuel ont vendu Guermantes en 2008 et sont installés à Zurich.

 

Il existe  d'autres châteaux remarquables dans les environs par exemple le Château de Rentilly où vivait Madame Hubert Menier avec ses 3 enfants Philippe, Jean-Louis et Pauline. Les 54 ha du Parc sont à cheval sur Bussy Saint Martin et Bussy Saint Georges. La famille Menier l'avait acquis auprès des André (Musée Jacquemart - André) en 1890 et l'avait encore embelli année après année. Madame Hubert Menier meurt en 1975, 16 ans après son mari et en 1988 leurs 2 enfants, Jean-Louis et Pauline l'ont vendu à l'EPAMarne pour se consacrer pleinement à Chenonceau (sis à Chenonceaux - avec un X - dans l'Indre-et-Loire 37150) autre Château célèbre dans le monde entier et admirablement géré et entretenu comme Rentilly autrefois.

Mais je ne "vibrais" pas au contact de Rentilly. Je voyais Madame Menier toujours en butte à mille soucis et procédures à n'en plus finir, surtout avec sa belle-soeur, veuve de Monsieur Antoine Menier. D'ailleurs elle s'est éteinte seulement le lendemain d'un verdict comme si elle l'attendait pour mourir. Superstitieuse, je pensais que Rentilly n'était pas la maison du parfait bonheur. Une question de "feng shui", de vent et d'eau...

 

Je n'oublie pas le Château de Jossigny que le Baron Guy de ROIG a donné à l'Etat en gardant l'usufruit jusqu'à sa mort fin Août 1975, à 85 ans. Il est inhumé dans la Chapelle avec les siens. Il menait une vie très frugale, presque austère mais j'aimais lui rendre visite et parler au pilote de course Bugatti et au héros de l'escadrille 25 qu'il fut avant la seconde Guerre mondiale. Je trouvais le Château vraiment vieux et froid même au printemps et nous préférions nous installer dans la cuisine auprès d'une immense cheminée. A l'époque les châtelains avaient encore beaucoup de personnel - maîtres d'hôtel, secrétaires, valets de pied, femmes de chambre - et c'était rare (du moins je le croyais) de vivre avec un seul serviteur. C'est nouveau pour moi d'être reçue dans la cuisine mais j'aimais entendre le Baron m'évoquer, les pieds au chaud, ses souvenirs et me parler de Cuba et des Antilles. De Paris, rue Mouffetard, je lui emmenais des produits exotiques et je voyais qu'il était ému et heureux.

En Seine et Marne 2 rues portent son nom : à Souppes-sur-Loing et à Chaintraux 77460.

 

Plus tard, bien plus tard, un de mes jeunes amis "confrères châtelains" m' avouait que, comme beaucoup d'aristocrates, pour conserver les terres ancestrales, sa famille a enduré des privations inimaginables, lui-même en avait souffert et s'était lancé - avec succès - dans la banque. Il fait partie d'une génération pragmatique. Pour elle la notion aristocratique de donner un fils à l'Armée, un fils ou une fille à l'Eglise, un autre à l'Agriculture, et du travail à tout le village est périmée. Et je me félicite de sa sagesse..

 

Quelques souvenirs de Bussy Saint Georges, Guermantes et Ferrières. Bien que certaines cartes postales datent de 1900, le village n'a guère changé lorsque je l'ai vu pour la première fois au début des années 1950.

 

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LA ROUTE DE GUERMANTES

 

 

 LA RUE DE FERRIERES QUI ME RAMENE AU CHÂTEAU.

 

Nul autre ne pouvait aussi bien décrire ce château que son propriétaire, Guy de ROTHSCHILD (1909-2007)

" Le château de mon enfance s'appelait Ferrières. Là se trouvent rassemblés pour moi les souvenirs autour desquels je peux rebâtir tout un univers. Au fil des années, jusqu'au jour où j'ai fermé le château, la vie a continué pour lui, avec ses hauts et ses bas comme une histoire humaine, ses périodes noires où l'Allemand, par deux fois, en 1870 et en 1940, s'en empara, sa période de langueur où il dépérit peu à peu, sa renaissance voulue comme un cadeau de mariage, et les dernières heures de féerie qu'il a vécues avant de s'endormir. Car les espoirs d'une autre vie que Marie-Hélène et moi rêvions pour lui, le jour où nous l'avons donné à l'Université de Paris, ne se sont pas concrétisés, et le château sombre aujourd'hui dans un triste sommeil sans rêves....." Guy de Rothschild.

Ces propos datent de 1981, après la nationalisation de sa banque.

En 2015, 34 ans après, voilà qu'un autre avenir s'ouvre pour Ferrières.

En effet, depuis le 21 Décembre 2012, le Château appartient à la Mairie de Ferrières en Brie. A la suite de la radiation amiable de la donation à la Chancellerie des Universités de Paris par le Baron Guy de Rothschild,  ses fils les Barons David et Edouard ont décidé à leur tour de donner le Château et son parc à la Commune de Ferrières.

En Juillet 2013, la Commune de Ferrières confiait à son tour l'avenir du Domaine à la SARL "LE CHÂTEAU" pour y développer une école hôtelière de grand standing. L' ECOLE "FERRIERES" accueillera les premiers étudiants en Septembre 2015 et ambitionne le rôle d' "Ecole référence internationale de l'Excellence à la Française".

 

 

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