Ce 14 Juin 2014, pour la 6ème année consécutive, le Consulat Général de la République d'Indonésie, 25 Boulevard Carmagnole, ouvre ses portes à un public marseillais de plus en plus nombreux, conquis par cette heureuse initiative .
En ce Samedi ensoleillé, les abords de l'Avenue du Prado et de l'Avenue de Mazargues, dans le 8è, sont envahis par
voitures, motos, bicyclettes et piétons, tous pressés de se rendre à cette magnifique réception.
Dès l'entrée de la grille, tous les membres du Consulat sont présents pour accueillir chaleureusement leurs hôtes : Son
Excellence Monsieur Harya K. SIDHARTA, Consul général et son épouse Madame Monika SIDHARTA, Madame Windi Christina MESSINA, Chargée des Affaires économiques, culturelles et protocolaires, Madame
Upi Dewi MARCIANA, Consule, Monsieur MARKIMAN, trésorier et tant d'autres visages souriants de la Communauté indonésienne à Marseille.
Nous saluons le drapeau et pavillon national de la
République d'Indonésie, adopté le 17 Août 1945 et appelé "Bendera Merah Putih" (le drapeau rouge et blanc) ou "Sang Saka Merah
Putih" (le rouge et blanc
sacré). Ce drapeau rappelle un ancien étendard javanais, attesté dans une inscription dite
"de Kudadu" datée de 1294, mentionnant
la fondation du royaume de Majapahit.
Son Excellence Monsieur Harya Kakerasana SIDHARTA souhaite la bienvenue aux invités et déclare ouvertes les festivités.
La maîtresse de cérémonie annonce la première danse traditionnelle "Kawit" présentée par les enfants
indonésiens. C'est le PPI, l'Association des étudiants indonésiens de Marseille qui assure le succès des danses et de la
musique.
L'expression danse indonésienne recouvre 2 réalités : 1/ la danse propre à chaque groupe ethnique, 2/ la danse que les
citoyens de la république d'Indonésie reconnaissent comme appartenant à l'ensemble de la nation et
non à un groupe donné.
Les formes traditionnelles sont liées à différentes circonstances :
-- Rites liés à la vie de la communauté villageoise.
-- Cérémonies marquant la vie sociale de l'individu (mariages et autres étapes de la
vie).
-- Cérémonies religieuses et rituels de magie.
-- Protocoles des cours royales et princières .
La danse vient aussi, souvent, soutenir une idéologie nationale.
Les festivités commencent par la Danse KAWIT de Java présentée par des enfants chaleureusement applaudis et filmés par le public.
de gauche à droite : Arsila, Naira, Firja, Asna, Aleja.
Danse traditionnelle "LENGGANG NYAI". Créée en 1998 par Wiwik WIDIASTUTI, chorégraphe de Yogyakarta, cette danse contemporaine assimile des
éléments du Cokek et du Mask Dance et aussi différentes influences chinoises. C'est une ode à la grâce et à la beauté nonchalante de la femme Betawi.
Portant des robes brillantes rouges ou vertes, les
danseuses remuent leurs corps, leurs mains, leurs pieds, dans des mouvements gracieux et furtifs. Une autre version appelée le Tari Sembah Nyai a été créée par Dadi DJAJA : danse pour
souhaiter la bienvenue aux invités, imitant les mouvements de ses voisines malaises.
La " Lenggang Nyai" est basée sur la légende populaire
Betawi : Nyai DASIMA ( Miss Dasima). C'est l'histoire d'une femme du peuple, pendant la colonisation néerlandaise, qui se trouvait face à un choix cornélien : épouser un Néerlandais ou un Betawi.
Elle décidait finalement de se marier avec le Néerlandais Edward William. Mais au lieu de trouver le bonheur elle fit l'expérience d'une vie rigide remplie de règles étouffantes imposées par son
mari. Finalement elle se rebellait contre l'injustice et réussissait à reprendre en mains le cours de sa propre vie.
RICIK RICIK "Percussion de la pluie". La pièce couvre 4 cycles de gong.
Danse SIRIH KUNING (Betel Yellow) Betawi - Java
Les mouvements de cette danse sont empruntés à la culture chinoise. C'est un petit chef-d'oeuvre de séduction à la manière des rituels du paon, pour aller à la rencontre du cortège nuptial, ou pour accueillir et distraire les invités lors d'un mariage.
Danse SAMAN de Sumatra. Cette danse typique de la province d'Aceh est présente initialement dans les cultures Alas
et Gayo. En 2011 l'UNESCO l'inscrit sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente car beaucoup de chefs maîtrisant le Saman sont âgés et la jeune
génération quittant de plus en plus les villages, tend à la remplacer.
Assis sur les talons ou agenouillés en rang chacun porte un costume brodé de motifs symbolisant la nature et de
nobles valeurs. Le chef s'asseoit au milieu de la rangée et chante des vers dispensant des conseils de nature soit religieuse, soit romantique ou humoristique. Les chanteurs frappent dans leurs
mains, se martèlent la poitrine et les cuisses, claquent les doigts, balancent et tournent leur corps et leur tête en suivant un rythme changeant. Parfois accompagnée d'autres instruments la
musique est essentiellement celle des percussions corporelles et des chants.
La musique traditionnelle indonésienne est représentée par des musiques d'ensemble
gamelan (gamel est un marteau, an, un
collectif) de Bali, Java, Lombok, Kalimantan, et Sunda, composés de 60 à 80 instruments de musique dont chaque village possède sa variété. A Bali, le gamelan
est dédié depuis des siècles aux cultes et aux temples, à Java il était réservé aux Cours.
Le gamelan fut introduit dans l'île au début du XIVè et XVè s. par des princes indo-javanais. L'Exposition universelle
de 1889 le révéla au public français. Antonin Artaud, Debussy et Satie furent subjugués par la présentation du gamelan Javanais.
Bien que l'origine ultime du gamelan se situe à Java, la branche Balinaise est extrêmement populaire.
On voit ici la primauté des instruments à percussion de genres particuliers : tambours, cymbales, gongs individuels. Il
y aussi des instruments aux barres en bois ou xylophones, aux barres en métal ou métallophones, des vibraphones, des carillons de gong.....Ils portent des noms exotiques : Bonang,
Gambang, Gong ageng, Kenpul, Saron...Il n'existe ni théorie, ni note écrite, tout se transmet oralement mais on peut soi-même prendre quelques annotations
manuscrites.
" A tous ces instruments peuvent se rajouter des instruments à cordes frottées ou des instruments à vent. Le chant peut
être une composante du gamelan. Le tambour donne le tempo ainsi que l'intensité du jeu musical. Lorsque le gamelan accompagne une danse, un dialogue s'installe entre le tambour et la danseuse ou
le danseur. A ce moment là c'est le danseur ou la danseuse qui devient chef d'orchestre."
L'essentiel du répertoire est puisé depuis des siècles dans le Râmâyana, un des textes sacrés de
l'hindouisme.
Dans le gamelan, il y a deux ensembles distincts, le sléndro (pentatonique) qui exprime les mouvements joyeux, le pélog (heptatonique) qui illustre les
mouvements statiques. La mélodie s'appelle Balungan.
On note que l'Ambassade d'Indonésie possède un gamelan double en bronze, arrivé en 1950 à Paris. Elle le met à la disposition de diverses manifestations
artistiques. Toutefois ce gamelan javanais est incomplet : il manque le gong ageng. L'Ambassade possède aussi un gamelan dejung soundanais et un gong
kebiar.
Ci-dessous, en détails, le gamelan javanais du Consulat d'Indonésie de Marseille en bronze, accord pelog, facteur et date de fabrication inconnus. Ce gamelan
sert à des ateliers d'initiation périodique ou ponctuelle, par exemple il a servi à une expérience de musicothérapie à l'Hôpital de la Timone.
La danse TOR-TOR de Sumatra clôture en toute beauté la réception.
Danse traditionnelle des Bataks. Hommes et femmes se déplacent de gauche à droite et vice versa au rythme d'une musique appelée margondang. Autrefois c'était une danse rituelle associée aux esprits auxquels on demandait de rentrer dans les statues de pierre (symbole des ancêtres) qui se mettaient alors à bouger....
Les danseurs ne bougent que les pointes de leurs pieds et leurs mains, symbolisant ces statues en mouvement.
Il existe différents Tor-Tor
:
-- le Tor-Tor pangurason : danse de la purification lors des grandes cérémonies pour
chasser les esprits.
Le lieu est purifié avec des citrons verts.
-- le Tor-Tor marhusip pour les jeunes Tor-Tor naposo
qui recherchent l'âme soeur. Les couples de danseurs peuvent se rapprocher et se chuchoter des rendez-vous au rythme de la
musique gondang. Danse particulièrement bien adaptée à la modernité.
-- le Tor-Tor martonun (tissage) : raconte le processus de fabrication des ulos, partie intégrante de la culture Batak.
"La Géopolitique de l'émotion".
L'année dernière, le Ministre de la Culture de Malaisie
Raïs YATIM a lancé l'idée de faire inscrire dans une loi sur le patrimoine malaisien, la danse Tor-Tor. Aussitôt, vive réaction des politiques indonésiens :
" # Tor-Tor PunyalIndonesia". "Le Tor-Tor appartient à l'Indonésie" est devenu le slogan général. Ruhut
SITOMPUL, politicien indonésien connu pour ses dérapages,
se proposait d'envoyer une bombe en Malaisie comme facteur de thérapie de choc.......!!
UDAN MAS ou HUDAN MAS, "Golden Rain" (Pluie d'Or), est une composition du centre de Java spécialement vers Yogyakarta. C'est un "bubaran", ou pièce pour clôturer le spectacle. On le joue en bis - encore, encore - . En général les étudiants
l'apprennent dès le début.
A l'intérieur, une exposition vente des objets et tissus typiquement indonésiens.
A l'extérieur, des tentes et des tables dressées pour présenter des mets délicieux auxquels les visiteurs font honneur. Ce sont les 30 icônes de la
gastronomie indonésienne expliquée et servie avec bonheur par de souriantes jeunes femmes, certaines en tenue traditionnelle.
Les 30 icônes de la gastronomie indonésienne.
Ce samedi 14 Juin 2014 est une journée à marquer d'une pierre blanche. Après ces danses, cette musique lancinante et ces mets succulents, nombreux sont
les visiteurs qui rêvent d' un autre voyage au delà des mers, dans ce pays souriant et magique qu'est l'Indonésie.
Ce n'est pas un mini-marché mais une mini-foire tellement le travail mis en place est considérable.
De gauche à droite : Maurice de MAC MAHON, 9ème Marquis de MAC MAHON, 5ème Duc de MAGENTA; Maguy TRAN; Son Excellence Monsieur Harya Kakerasana SIDHARTA,
Consul Général de la République d'Indonésie, et son épouse Madame Monika SIDHARTA, Madame Windi Christina MESSINA, Chargée des Affaires économiques, culturelles et
protocolaires.
JAVA . Sur la carte, le partage du Royaume de MATARAM : Sultanat de YOGYAKARTA, en vert; Royaume de SURAKARTA en rose
foncé; Principauté du MANGKUNEGARAN en rose clair à droite; Principauté du PAKUALAMAN en jaune à gauche (enclavé dans le vert Yogyokarta).
Ces quatre lieux perpétuent la culture de cour javanaise, soutenue surtout par les familles princières. Cette culture
est transmise par un enseignement ouvert au public.
SULTANAT DE YOGYAKARTA. SON GAMELAN ANCESTRAL
Le sultanat a été fondé en 1756 par le Prince Mangkubumi du royaume de Mataram
dans le centre de Java.
En 1746 Mangkubumi, un frère du sunan (roi) Paku Buwono II de Mataram, rejoint
son neveu le prince Said, entré en rébellion en 1741 contre le roi. Cet acte déclenche la 3ème guerre de succession javanaise. Le sunan tombe malade en 1749. Le baron
von Hohendorff, gouverneur de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou Compagnie néerlandaise des Indes orientales, créée en 1602 par des marchands hollandais) pour la côte nord-est
de Java, intronise le fils de Paku Buwono II, qui prend le titre de Paku Buwono III. Le nouveau gouverneur Nicolaas Hartingh, promet à Mangkubumi de lui offrir
une partie de Java. En 1755 est signé le traité de Giyanti, par lequel la VOC reconnaît la souveraineté de Mangkubumi sur la moitié de Java Centre. Mangkubumi prend le titre de sultan
Hamengku Buwono et construit sa capitale, qu'il baptise Yogyakarta sur le site de l'ancienne Mataram.
L'actuel sultan Hamengku Buwono X,
né le 2 Avril 1946 à Yogyakarta, a succédé à son père décédé le 2 Octobre 1998 à Washington. Contrairement à ce dernier qui avait 4 épouses et 21 enfants le nouveau sultan n'a qu'une
seule épouse, la GKR Hemas.
ROYAUME DE SURAKARTA. UN GAMELAN MUNGGANG SUPERBE.
Surakarta a été fondée en 1743 par PAKU
BUWONO II, SUNAN (roi) de Mataram, un royaume du
centre de Java. Kartasura, la capitale, avait été mise à sac par le prince CAKRANINGRAT de Madura. Dans la tradition royale javanaise, quand un malheur arrivait au royaume, le roi déplaçait la capitale. Paku Buwono II choisit un
lieu au bord du fleuve Solo, à 12km à l'est de Kartasura.
En 1746, lors qu'éclata la 3ème guerre de succession
javanaise, le sunan tomba malade son fils fut intronisé par les Hollandais et prend le titre de PAKU BUWONO III.
A la mort de Paku Buwono XII qui règna de 1944 à 2004 (le plus long règne) 2 prétendants demi-frères s'affrontèrent, car il n'y avait pas de reine officielle. Hangabehi, le plus âgé, prit le contrôle du Kraton (Palais) et expulsa le plus jeune, Tedjowula.
Le consensus familial a reconnu Hangabehi comme héritier légitime et il prit le titre de SISKS Paku Buwono XIII. Les
18-19 Juillet 2009, pour l'anniversaire de son accession au trône il y eut au kraton une somptueuse cérémonie en présence des dignitaires locaux et des personnalités étrangères qui assistèrent à
la danse sacrée Bedoyo, symbolisant le pouvoir du souverain. En général cette danse est éxécutée par 9 femmes de la famille royale. Chaque cour a son Bedoyo sacré. Celui de Surakarta est le
Bedoyo Ketawang. Le prince Tedjowula était présent en signe de réconciliation.
Réception au Kraton de Surakarta. Le sunan Paku Buwono XIII et sa famille reçoivent les invités.
C'était sous le règne du sunan Paku Buwono V (1820 à 1823) qu'a été écrite
le Serat Centhini, grand poème épique, mystique et érotique censé contenir tous les savoirs javanais.
Un des 3 vitraux de la salle à manger du Kraton de Solo, datés de 1941. Les joueurs, vus de profil, sont vêtus de sarong de batik et de blangkon (mouchoirs de tête). Au bas est noté le chiffre du commanditaire : MN VII (Mangkunegara VII)
De gauche à droite : kendhang (tambour), 2 gender (métallophones), gambang
(xylophone), pesinden (chanteuse soliste), ??, suling (flûte droite), siter (cithare), rebab
(vièle à pique à 2 cordes).
Avec nos sincères remerciements à ALKEMISTIK. Sur le Chemin / On the way /
http://alkemistik.blogspot.fr/2011/05/vitraux-au-kraton-mangkunegaran.
PRINCIPAUTE DU MANGKUNEGARAN et son GAMELAN immortalisé sur des vitraux.
Principauté héréditaire dont le palais se trouve dans la ville de Surakarta (centre de Java). Elle fut fondée en 1757 par le prince Said, oncle de
Paku Buwano III, sunan (roi) du royaume de Mataram, qui prit le parti d'un de ses frères , le prince Mangkubumi, contre leur neveu, dont ils contestaient la légitimité. Ce conflit est appelé "
Troisième guerre de succession de Java" (1746-1757).
Les Hollandais de la VOC (Compagnie néerlandaise des Indes orientales) étaient intervenu et avaient imposé aux belligérants
de signer le traité de Gyanti en 1755. SAID se rendit avec son armée et prêta allégeance à Paku Buwano III, à Mangkubumi, devenu le sultan Hamengku Buwono de
Yogyakarta, et à la VOC. En échange, il reçut en apanage 4000 foyers et prit le titre de Mangkunegara.
Le Kraton (palais royal) du Mangkunegaran, à Surakarta. Demeure du Prince Mangkunegara IX, né en 1951, et qui a succédé à son père le 3 Septembre
1987.
PRINCIPAUTE DU PAKUALAMAN. UN GAMELAN SLENDRO ET PELOG nommé KYAI PENGAWE SARI et KYAI TALOGO MUNCAR.
Principauté héréditaire du Sultanat de Yogyokarta créée en 1812 par les Britanniques pour récompenser le prince NATAKUSUMA d'avoir aidé les troupes britanniques lors de leur assaut contre Yogyokarta en juin 1912. Natakasuma a alors pris le titre de PAKU ALAM Ier.
Le 19 Août 1945, le président Soekarno signe le Piagam Penetapan ou "charte du maintien" maintenant la position du sultan Hamengku Buwono IX et du Prince Paku Alam VIII en tant que souverains de leur Etat respectif.
L'actuel prince PAKU ALAM IX, né le 7 Mai 1938 à Yogyakarta, a succédé à son père le 11 Septembre 1988. Son épouse la
Princesse Koesoemarini lui a donné 3 enfants : Wijoseno Hariyo Bimo (1962), Hariyo Seno (1972), Hariyo Danardono (1974).
Il faut distinguer :
1/ Kyai Pengawe Sari et Kyai Talogo Muncar, un complet jeu de slendro et pelog.
L'original a été constitué par le Prince Paku Alam Ier (1812-1829). La copie connue sous le nom de Padmoyoyo a été
offerte en 1830 par le sunan de Surakarta Paku Buwono X (1893-1939) au prince Paku Alam VII (1903-1938). Après sa restauration sous le règne du Prince Paku Alam VIII (1938-1988) ce Kyai Padmoyoyo
a changé son nom en Kyai Talogo Munar.
Installé sous le pendopo du Palais le Kyai Talogo Muncar joue tous les 35 jours le gending
UYON-UYON
MURIORARES. Il y a 8 sortes d'instruments : Demung, Saron, Peking, Bonang Peneron, Bonang Barung, Slenthem,
Kenong, Kempul Gong.
2/ Kyai Raras Rum (slendro) et Kyai Ruming Raras (pelog) sont utlisés ensemble dans les représentations de wayang kulit,
théâtre d'ombres avec des marionnettes en cuir, dont la représentation rituelle peut durer des heures.
Le Palais possède un autre gamelan, le gending Sigramangsah, slendro manyoro. En 1960, Jacques Brunet en a ramené un
enregistrement dirigé par KRT Wasidipura.
UN CONCERT MIXTE DE KATY.
QUELQUES INOUBLIABLES MAÎTRES.
Outre le maître du gamelan du Palais de Yogyokarta, K.R.T MADUKUSUMA, on peut citer, entre autres
:
PAK PANTJOPANGRAWIT, un grand joueur de rebab et de gender.
PAK TJOKRO (17 Mars 1909-20 Août 2007), un des plus grands maîtres du gamelan javanais qui avait longtemps enseigné à l'Institut des Sciences Humaines de Californie. Merveilleux joueur de rebab, le 9 Mars 2004, il reçut le Nugraha Bhakti Musik Indonesia Award.
Parmi les Occidentaux pionniers passionnés du gamelan il faut citer :
Jaap KUNST (12 Août 1891, Groningue -7 Décembre 1960, Amsterdam).
Il a vécu en Indonésie de 1919 à 1934 et a découvert cette musique à Bandung, dans l'Ouest de l'île de Java.
En rentrant aux Pays-Bas il a ramené une moisson d'enregistrements et est devenu ethnomusicologue dès 1942, partageant son immense savoir à l'Université d'Amsterdam. C'est un des plus importants connaisseurs de la musique indonésienne du XXème siècle.
COLIN MCPHEE (15 Mars1900, Montréal Canada -7 Janvier 1964 Los Angeles Etats-Unis).
C'est le premier compositeur occidental à partir à Bali dans les années 30. Mais, subjugué par la richesse des ressources de la musique de gamelan il n'était plus en mesure de composer, intimidé devant un tel défi. Il a raconté son expérience dans ses livres : A House in Bali (1946) et Music in Bali (1966).
Elève d'Edgar VARESE, ami de Leonard BERSTEIN, de Benjamin BRITTEN, une de ses premières compositions, après Bali, a remporté un succès retentissant
: "Tabuh-Tabuhan".
KI MANTLE HOOD (24 Juin 1918 -31 Juillet 2005), de l'Illinois,
Grâce à une bourse Fulbrigth, Mantle Hood a pu étudier en Europe. Sous la direction de Jaap KUNST en 1954, il obtint son doctorat cum laude à l'Université d'Amsterdam avec une thèse sur la pratique modale javanaise intitulée "The Nuclear Theme as a Determinant of Patet in Javanese Music". La même année, il fut nommé maître-assistant à UCLA (Université de Californie Los Angeles). De 1956 à 1958, grâce à une bourse Ford, il put étudier sur place les cultures musicales de Java central et de Bali. De retour en Californie il élabora le 1er programme d'étude systématique en ethnomusicologie. En 1960, il y créa l' Institute of Ethnomusicology, dissout après sa retraite en 1974. Toute une génération d'ethnomusicologues de l' UCLA le considèrent comme un modèle et une référence.En 1966 le Gouvernement indonésien lui attribue le titre de KI (Le Vénérable). En 1992 il est élu au Darma Kusma. C'est le premier étranger à accéder à ces honneurs. En 1980 il professa à l'Université Maryland de Baltimore County (UMBC). Il a enseigné à Harvard, Yale, et dans de nombreuses institutions. En 2002, il reçoit le USINDO award par the Unites States-Indonesia Society (Société des Héros nationaux).
Il nous a laissé une remarquable trilogie : The Evolution of Javanese Gamelan, en 3 volumes
:
I/ Music of the Roaring Sea.
2/ The Legacy of the Roaring Sea
(1984) dédié à Madukusuma, du Palais de Yogyokarta.
3/ Paragon of the Roaring Sea (1988) dédié à Pak
Tjokro.
Ki Mantle Hood nous a quittés le 31 Juillet 2005 des suites d'une complication de la maladie d'Alzheimer. Il s'est
éteint dans sa maison d' Elliott City, près de Baltimore.. Il avait 87 ans. Avec son épouse Hazel Chung, professeur de danse indonésienne et africaine, ils avaient 4 fils et 3
petits-enfants.
A lire : La voie du gamelan. Entretien avec Ki Mantle Hood par Giovanni Giuriati (traduction de Ramèche Goharian). 1995 .Cahiers d'ethnomusicologie. p.193-214
http://ethnomusicologie.revues.org
CATHERINE BASSET. Passionnante spécialiste de gamelan en France.
"Musiques de Bali à Java, l'ordre et la fête". (Editions Cité de la Musique / Actes Sud).1995
180p.+CD
"Gamelan, architecture sonore". (Editions Cité de la Musique Paris).2003 190p.+CD Rom et Site Internet
Ces 2 livres sont 2 des 5 tomes de la Thèse de Doctorat d'ethnomusicologie que Kati Basset a soutenue le 18 Décembre
2004 à l'Université Paris X-Nanterre, sous la direction de Bernard Lortat-Jacob (un des ethnomusicologues le plus respecté du CNRS, ses travaux portent sur l'Europe du Sud et la
Méditerranée).
Thèse : "Gamelan, royaume concentrique du gong" . 5 tomes dont 2 ont été publiés.
(ci-dessous)
Edité en 1991 avec le concours de Total c'est une
chronique intimiste sur 4
générations. ----------------->
ABIANBASE, "Le Jardin du Bétel" est un village près
de Gyaniar où Kati Basset a passé 6 années dans
l'intimité d'une famille balinaise.
420 p. 195 photos + 4 cassettes illustration sonore