MUSEE DE MARRAKECH. FONDATION OMAR BENJELLOUN. In memoriam
On ne saurait parler de ce Musée sans évoquer le visage souriant de notre charismatique ami, Omar BENJELLOUN, trop tôt disparu dans la matinée du Samedi
25 Janvier 2003 à Casablanca, des suites d'une longue maladie. Il n'avait que 75 ans. (1928 Fès + 2003 Casablanca)
Ingénieur de formation - Omar était lauréat de l'Ecole supérieure de construction mécanique et navale de Nantes - , industriel prospère, cet amoureux inconditionnel de la Beauté sous toutes ses formes a voué sa vie à la promotion de l'art et de la culture du Maroc.
Ainsi a-t-il rassemblé 120 pièces originales, chacune signée, remontant à la naissance de la langue arabe, des pièces millénaires, représentant la
quintessence de la calligraphie arabe.
" J'ai consacré les revenus d'un immeuble à Marrakech pour le Musée, la Fondation et la Culture " me confiait-il.
Il avait entrepris la restauration de l'ancien palais Mnebbi édifié à la fin du XIXe siècle et sa réhabilitation en l'actuel Musée de Marrakech.
Dès 1996 sa Fondation se consacre au mécénat culturel et la préservation du patrimoine architectural et artistique du Royaume : Restauration de la Medersa Ben Youssef, de la Qoubba Almoravides. Création du Musée " Villa Tourelles des Arts " à Casablanca.
Omar BENJELLOUN dort de son dernier sommeil au Cimetière Chouhada de Casablanca.
Il laissait un jeune frère Othman BENJELLOUN, né 3 années après lui, à Fès aussi. Othman est Ingénieur de l'Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne, Président de la BMCE Bank. J'apprends, ces jours ci, que notre PDG est harcelé depuis 13 ans par un "neveu" Mounir BENJELLOUN qui s'apercevait qu'il n'a pas été reconnu légalement par son défunt père Omar et s'en prend à "l'oncle" Othman..... C'est à couper les tifs en quatre.
Vendredi 26 Février 2016. FIROUZ FARMANFARMAIAN sera chez OMAR BENJELLOUN, LE MECENE
Né en 1973 à Téhéran d'un père issu de la dynastie Qajar et d'une mère Suedoise, confronté dès sa plus tendre enfance à l'exil politique et à la souffrance de son entourage, Firouz concentre en lui toutes les aspirations des 2 mondes. L'Art sous toutes ses formes lui permet de se réaliser : cinéma, architecture, peinture, musique - il est compositeur-interprète du groupe Playground -.
Depuis 2013 Firouz vit entre Paris où il a grandi et atteint sa maturité artistique et Tarifa en Andalousie, face au continent africain.
PALAIS EL BAHIA - PALAIS de la BELLE - . 5 rue Riad Zitoun el Jdid. 40000 MARRAKECH
Grande demeure ancienne et ensemble de maisons emménagées en Palais à la fin du XIXè siècle, sur 8 ha. Un des chefs-d'oeuvre de l'architecture marocaine. Un des monuments majeurs du patrimoine culturel du pays.
Le Palais est ouvert au public, à des concerts de musique arabo-andalouse et à des expositions d'art.
Il y a environ 150 pièces superbement décorées de moucharabiehs, de marbre, de sculptures et peintures sur bois de hêtre et de cèdre, de stuc, de zellige, des premiers vitraux du Maghreb, abritées dans des bâtiments hétéroclites, sans ordre établi, organisés autour de nombreux patios verdoyants irrigués par des khettaras et plantés d'orangers, de bananiers, de cyprès, d'hibiscus et de jasmins.
- De 1866 à 1867 la partie nord de ce vaste palais de 8.000m2 est construite au sud-est de la Medina, près de l'actuel Palais Royal par l'architecte marocain Mohammed al-MAKKI. Sur ordre de SI MOUSSA Chambellan du sultan HASSAN 1er du Maroc qui habite dans la partie nord-ouest du Palais, aménagée en riad autour d'un jardin, avec la grande cour du nord et les dépendances.
- De 1894 à 1900, Ahmed BEN MOUSSA (fils de SI MOUSSA et successeur du poste de Chambellan de son père), Régent du jeune sultan ABDEL AZIZ, fait agrandir la partie sud du Palais de son père par l'acquisition d'un important ensemble d'habitations voisines. Avec les meilleurs artisans de l'époque il fait construire un ensemble de mosquée, école coranique, harem, hammam, écuries, jardin islamique avec potagers, vergers plantés d'oliviers, palmiers, dattiers, citronniers, orangers....
Il y règne avec ses 4 épouses, son harem de 24 concubines officielles et ses innombrables enfants.
A la disparition de BEN MOUSSA le sultan ABDEL AZIZ prend le pouvoir et ordonne le pillage du Palais. Il instaure le protectorat français au Maroc.
Le général Lyautey, futur maréchal de France, alors résident général de France au Maroc, fait du Palais sa demeure privée et une résidence pour officiers
en y ajoutant cheminées, chauffage et électricité.
Parmi les exposants cette année nous avons noté le grand peintre MOHAMED MEHELI à qui toute une salle est dédiée.
Né en 1936 à Assehad au Maroc, tout jeune, le peintre est confronté à la culture occidentale - latine puis nord-américaine. Mais il a toujours conservé en lui ses traditions orientales, le zen et le dépouillement de l'esthétique almohade.
PALAIS EL BADII - PALAIS DE L'INCOMPARABLE - Ksibatt Nhass 40000 MARRAKHECH
L' édifice fut érigé sur le coin nord-est de la Casbah, à la fin du XVIe siècle, par le sultan saadien Ahmed al-MANSUR DHABBI pour célébrer la victoire portugaise, en 1578, dans la bataille des Trois Rois.
Les travaux durent de 1578 à 1594, certains perdurent jusqu'en 1603, date de la mort du sultan. Symbole de la puissance, l'ensemble exprimait le faste du souverain auprès de ses sujets et surtout auprès des puissances étrangères. Considéré comme un joyau de l'art islamique, sa construction fut influencée par l'Alhambra de Grenade.
Aujourd'hui il ne reste qu'une immense esplanade creusée de jardins plantés d'orangers et entourée de hauts murs. En effet, en 1696, le sultan alaouite MOULAY ISMAËL ordonna sa démolition qui dura une dizaine d'années. Les matériaux auraient été réemployés pour construire la capitale impériale de Meknès.
L'accès principal au palais s'effectuait au sud-ouest par la porte de "Bab-Al-Rokham" ( porte du marbre ). Le plan est ordonnancé autour d'une cour rectangulaire de 135 mètres par 110, agrémentée en son centre d'un bassin de 90 mètres sur 20 doté d'une fontaine monumentale. Autour de la grande cour centrale, sur les côtés est et ouest, deux pavillons se faisaient face : le "pavillon de cristal" et le "pavillon des audiences" de plan quasi identique. Les côtés nord et sud étaient occupés par le "pavillon vert" et "l'héliotrope" qui possédaient deux galeries ouvertes.
DAR SI SAID. Riad Zitoun Jdid. 40000 MARRAKECH
Cette grande demeure a été transformée en 1932 par l'Administration des Beaux Arts en Musée entièrement consacré à l'artisanat marocain.
Elle a été édifiée à la fin du XIXe siècle pour servir de résidence à SI SAÏD, frère de BA AHMED, Chambellan du sultan MOULAY HASSAN Ier et Grand Vizir de MOULAY ABDELAZIZ.
LES JARDINS DE LA MENARA. 40000 MARRAKECH
La MENARA est un grand jardin planté de 40 variétés d'oliviers autour d'un immense bassin qui sert de réservoir pour l'irrigation des plantes. C'est un système hydraulique très ancien appelé Qanat qui permet de faire venir l'eau des montagnes à 30 km de Marrakech.
Aménagé en 1147 par le Calife ABD AL-MUMIN qui s'empara de Marrakech en instaurant le règne des Almohades supplantant les Almoravides.
Le nom de MENARA vient du toit en forme de pyramide verte (Menzeh) du pavillon construit à l'époque de la dynastie SAADI au I6è siècle et rénové par le sultan ABD-ar-RAHMAN ibn HICHAM qui en avait fait son Palais d'été.
INSTITUT FRANCAIS 40000 MARRAKECH
RIAD DENISE MASSON : 3 DERB ZEMRANE In memoriam
Née en 1901 à Paris, Denise MASSON est fille unique de parents très aisés.
Dès 1911 elle passe une partie de l'année en Algérie chez ses grands-parents maternels; aussi est-elle imprégnée de culture maghrébine et musulmane tout en recevant une éducation classique, latin et musique, jusqu'au brevet supérieur.
Après le divorce de ses parents en 1925, qui l'a beaucoup marquée, elle rentre dans les ordres mais ne prononce point ses voeux et revient à la vie civile en faisant des études d'infirmière.
En 1930 elle dirige le dispensaire anti-tuberculeux de Rabat. Grâce à la fortune familiale elle quitte son métier en 1932 et se consacre à des études sur les 3 religions monothéistes.
En 1938 elle s'installe à Marrakech, dans le Riad qui porte son nom et qu'elle ne quittera plus jusqu'à sa mort.
Offert par ses parents comme ses appartements à Paris et à Villefranche-sur-Mer, ce Riad deviendra sa "tour d'ivoire", sa forteresse de la solitude, où
elle se vouera à ses études et écritures.
En 1958 elle publie Le Coran et la Révélation judéo-chrétienne
aux Editions Adrien Maisonneuve. Réédité en 1976 sous le titre Monothéisme coranique et Monothéisme
biblique.
En 1967 elle traduit Le Coran qui parait chez Gallimard dans la Pléiade. C'est le texte français le plus lisible à ce jour, en raison de son style fluide et concis.
En 1983 parait "Les Trois Voies de l'Unique", en 1986, "L'eau, le feu, la lumière" et en 1989, son ouvrage autobiographique "Porte Ouverte sur un Jardin Fermé". Tous aux Editions Desclée de Brouwer.
Denise MASSON décède en 1994 à Marrakech.
De son vivant elle a fait don de la plupart de ses biens - dont le Riad - à l'Etat français via la Fondation de France. La gestion et l'animation du Riad ont été confiées à l'Institut français du Maroc, site de Marrakech.
Le Riad appelé autrefois El Hafdi - du nom de l'ancien propriétaire "celui qui garde le Coran en entier dans son coeur"- se trouve près de Bab Doukkala. C'est un des rares Riads authentiques de la cité impériale : il s'étend au milieu d'un dédale de ruelles de la Medina, au fond d'un derb fraichement pavé de pierres claires.
Le nouveau directeur de l'Institut français de Marrakech, Jérôme Bloch, a donné depuis quelques années un nouveau souffle à cette Belle endormie.
Un des invités de l'Institut, en Février 2016, est l'artiste HICHAM BENOHOUD, né en 1968 à Marrakech, diplômé de l'Ecole supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg. Ici une photo de la série ÂNES SITU......Ailleurs " BIENVENUE A MARRAKECH " à l'envers sur le siège historique de la Bank Al Maghrib, Place Jamaa el Fna
BOUJEMAÂ LAKHDAR (1941+1989). " LA FANTASIA " et " LE CARRé MAGIQUE CUIVRé ".
Autodidacte, l'Artiste chercheur a atteint le monde onirique de la peinture et la sculpture par l'artisanat : la marqueterie et la bijouterie.
Pionnier de la peinture souirie LAKHDAR était aussi le premier conservateur du Musée Sidi Mohamed ben Abdallah et doyen des peintres d'Essaouira. Il était aussi le seul artiste maghrébin à être invité à l'exposition internationale " LES MAGICIENS DE LA TERRE " organisée au Centre Pompidou par le grand Commissaire Jean-Hubert MARTIN.
MOUSTAPHA EL HADDAR. " Composition "
Compositions oniriques et cosmiques, pleines de créatures et d'animaux fantastiques, évoluant dans un espace qui ne connait point la loi de la
pesanteur.
ABDELMALEK LAKBIR. " Composition "
ABDELAZIZ BAKI. " Cochecito 2013 ".
MOHAMED TABAL. " Voyage chaotique ".
TABAL est profondément lié à la culture soudanaise Gwana. On voit ici sa spiritualité, sa proximité avec le monde des défunts, la magie, les rites où les participants dansent au rythme trépidant des tambours.
CHAIBIA TALAL. "Sans titre ".
C'est la femme peintre la plus célèbre de notre siècle. Elle grandit dans une humble famille de paysans. A 13 ans on la marie à un homme plus âgé. A 15 ans elle est déjà veuve avec un fils, Hossein. Elle refuse de se remarier et travaille comme lingère dans des maisons françaises pour donner à son fils une vie meilleure.
HAMOU AÏT TAZARIN. " Êtres préhistoriques " 1998.
Travaillant comme journalier avec son frère Youssef, à la campagne, l'artiste s'inspire de la mythologie des peintures rupestres de la région de Zagora. d'où sa vision personnelle d'un passé fabuleux et surnaturel.
LES ZINDEKHS. Couvertures faites par des femmes, parfois par des enfants. Souvent avec des petits bouts et des chutes de fil de
récupération.