Après le Musée Regards de Provence à Marseille qui a rendu un vibrant hommage à François Bouché en 2015 , l'Espace Culturel Robert de Lamanon nous invite du 20 Juillet au 31 Août 2017 à une promenade à Salon de Provence où le souvenir de François Bouché est aussi vivace que la mémoire de Nostradamus.
On voit ici Agnès avec son père devant la fameuse Messidora, Allées Turcat Méry à Marseille.
POUR LA SAISON AUTOMNE / HIVER 2015 LE MUSEE REGARDS DE PROVENCE MET A L'HONNEUR DEUX EXPOSITIONS TEMPORAIRES :
VIES SILENCIEUSES : 17 SEPTEMBRE 2015 - 13 MARS 2016
FRANCOIS BOUCHé. COURBES & ESPACES : 7 SEPTEMBRE 2015 - 31 MARS 2016
Allée Regards de Provence . Avenue Vaudoyer 13002 MARSEILLE
Tél : + 33 (0)4 96 17 40 40 Site : www.museeregardsdeprovence.com
Métro 1: Vieux Port . Metro 2 : Joliette Bus : ligne 82 ; ligne 60 ; ligne 49 -- Arrêt : Littoral Major
Ne pas oublier REGARDS CAFE au 2e étage où vous pouvez déjeuner ou prendre le thé devant la mer et les paquebots. Tél : 04 96 17 40 45
Lire Page Regards Café . Un coup de coeur
Un ouvrage remarquable présenté par :
Danièle GIRAUDY : Diplômée de l'Ecole du Louvre et de l'Ecole des Beaux-Arts, Paris.
Conservateur aux Musées des Beaux-Arts de Marseille (1965-1972)
Conservateur au Centre Pompidou (1972-1980)
Directeur du Musée Picasso d'Antibes (1981-1991)
Directeur des Musées de Marseille (1999-2005)
Membre des Académies de Marseille et de Nice, du Conseil International des Musées.
Bernard MUNTANER : Diplômé des Beaux-Arts et Agrégé d'Arts Plastiques.
Fondateur de la galerie Art développement diffusion (1976-1981)
Editeur de sculptures en bronze, lithographies, sérigraphies.
Directeur du FRAC PACA (1988-1991)
Fondateur des Editions MUNTANER
Critique d'art et commissaire d'exposition.
Thierry GALIBERT : Professeur de littérature française à l'Université d'Aix-Marseille.
Auteur d'articles sur la poésie du XIXe et XXe siècle dont "Le poète et la modernité",
"La bestialité", "Le mépris du peuple".
A dirigé le collectif Antonin Artaud, écrivain du Sud
François Bouché est devenu Marseillais à 27 ans, en 1951. Arrivé premier au Professorat des Beaux-Arts, il a pu choisir entre plusieurs postes. D'emblée il choisit Marseille d'abord pour le soleil mais surtout pour s'éloigner d'une belle-mère épouvantable qui exigeait de lui des comptes quotidiens : il était marié et avait 2 enfants à nourrir.
François est né le 17 Juillet 1924 à Sermiers en Champagne, non loin de Reims. Son père était Directeur de l'Ecole de garçons et sa mère était institutrice à l'Ecole de filles.
Malgré l'opposition de son père le jeune François suit des cours aux Beaux-Arts de Reims et remporte le prix du Ministre. Premier en tout, dessin comme sculpture aux Beaux-Arts de Reims, François décide de partir pour Paris en octobre 1941 avec les cinquante quatre francs de sa tire-lire.
Reçu premier au concours d'entrée des Arts Décoratifs début novembre 1941, il n'a pu s'acquitter des droits d'inscription et passe au concours d'entrée des Beaux-Arts en février 1942 où il est reçu encore premier. Là aussi, en 15 jours il est promu au statut d'Ancien. Si tous les élèves de sa classe venaient des Beaux-Arts de province lui seul a eu la chance de faire l'apprentissage de la sculpture sur le chantier de la cathédrale de Reims.
A Paris sa santé débordante et sa jeunesse éclatante triomphèrent de toutes les difficultés matérielles.
Dix années durant François a approché les plus grands maîtres de l'époque mais personnellement je pense que Laurens et Zadkine ont profondément marqué
son oeuvre. Je n'ai pas connu Laurens mais j'ai connu Zadkine et surtout son épouse Valentine Prax grâce à ma chère Katia Granoff qui lui organisait une grande exposition en 1963. Valentine est
morte le 15 Avril 1981 en léguant tous ses biens à la Ville de Paris à charge pour la Mairie de veiller sur son Musée ouvert en 1978 à la gloire de Zadkine, son héros, bien qu'il lui en ait fait
voir de toutes les couleurs à la fin de sa vie.
Arrivé à Marseille en Septembre 1951 comme professeur aux Beaux-Arts installés Place Auguste Carli, François a suivi le déménagement de l'Ecole à Luminy où il a terminé sa carrière en 1988.
Bourreau de travail, architecte et maçon à ses heures il bâtit de ses propres mains sa maison de la Pointe Rouge sur un lopin de terre acheté à Lily Pastré Avenue Chancel à Marseille et aussi son atelier de Cassis.
Entre Marseille, Cassis, Salon de Provence François enchainait les commandes monumentales et les expositions à travers l'Europe et le Nouveau Monde.
François Bouché est mort à Marseille le 18 Avril 2005.
Bibliographie.
BENEZIT. Janvier 1999. p.620
Raoul DEVILLIERS. 1989. Hommage à François Bouché.
Danièle GIRAUDY. 22 Février 2007. " Eloge à François Bouché ". Discours de réception à l'Académie des Sciences , des Arts et des Lettres de Marseille.
Thierry GALIBERT. Mars 1989. Itinéraire d'un sculpteur. Hommage à François Bouché. Editions Saint Lambert . Marseille. 60 pages
LES NOSTRADAMUS DE SALON DE PROVENCE
A. La malchanceuse Sculpture de 1966 : 1 tonne, 4m de haut, plaques de cuivre battues, forgées à la main : François Bouché n'avait pas les moyens de la couler en bronze.
Comme pour l'Eglise Saint Georges de Marseille c'était Monsieur Louis Cottin, promoteur immobilier qui proposait d'offrir cette statue à la Municipalité de Salon de Provence, après avoir acheté les terrains à l'entrée de la ville.
".....Lors de l'inauguration du premier Nostradamus en 1963¤.je me suis fâché parce que la place qui devait être de soixante mètres, était en fait beaucoup plus grande, avec une route au milieu. Erreur d'échelle évidemment. Aussi, quand j'ai appris que la sculpture avait été renversée par un camion, en 1966¤, j'ai été très content. Quand on m'a demandé d'en réaliser un autre, j'ai travaillé à la dimension du décor, comme une borne dans un axe. Là où la première a été réinstallée, en 1999, après restauration, en plein centre de Salon, sur une petite place, elle est parfaitement à sa place. En sculpture il est essentiel de prendre en compte l'espace ". Entretien avec le Professeur Thierry Galibert. "François Bouché Courbes & Espaces". Musée Regards de Provence. page 81.
.¤ En fait François s'était trompé sur les dates confondant la date de la commande et la date de l'inauguration le 6 Juillet 1966. Idem pour la
date de l'accident 3 ans plus tard en 1969.
Oubliée dans un hangar la sculpture malchanceuse a été enfin restaurée par Yvon Lhotelier sous l'égide de Bouché et réinstallée 30 ans plus tard, en 1999, à la Place de l'Ancienne Halle, face au
Musée de la Crau, près de la demeure de Michel de Nostredame - Nostradamus -
B. La Scuplture de 1979 : 3 tonnes, 9m de haut
Inaugurée le 13 Octobre 1979 elle a été enlevée le 16 Décembre 1986 pour être consolidée. On coula à l'intérieur 3m cubes de béton. Réinstallée le 17 Mai 1988.
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JE NE SAIS POURQUOI FRANCOIS BOUCHé N'AIMAIT POINT VALENTINE. IL S'OBSTINAIT A L'APPELER VIOLETTE.
".....Violette, un personnage sur lequel je ne m'appesantirai point et je ne comprends d'ailleurs toujours pas qu'un homme de cette envergure n'ait pas été aidé sentimentalement parlant...", confiait François à qui voulait l'écouter. Je racontais alors à Miguel (Berrocal, à cette époque, anéanti par le départ de la Marilyn) et à François l'histoire intime de cette femme hors du commun.
Valentine vouait à Zadkine un amour aveugle et une admiration sans bornes pour son génie incompris. Lorsqu'ils s'étaient mariés le 14 Août 1920 ils n'avaient pas de quoi s'acheter des alliances et on leur en prêtait...La peinture de Valentine trouvait des échos et c'était elle qui faisait bouillir la marmite.
Devant l'avancée du nazisme elle obligeait Zadkine à s'embarquer in extremis pour les Etats-Unis, lui donnait tout l'argent qu'elle avait et restait pour
"défendre son oeuvre" à lui. Dénoncée, soupçonnée d'être juive, privée de ses droits, harcelée par la milice locale dans sa solitude à Arques elle a souffert de la faim, du froid et des sévices
morales...A la fin de la guerre, la pire des souffrances : Zadkine refusait de rentrer en France. Puis un jour, un télégramme de New-York : " Suis malade, malheureux, sans argent, acceptes-tu que
je revienne ? ". Et la vie reprend à Paris. Devoir, Amour-Rancoeur. Amour-Haine. Amour-Eternel.
A la fin de sa vie Zadkine lui jouait un autre tour, lui avouait un fils Nicolas né d'une relation avec un modèle suédois, une jeunette fort ambitieuse. Il avait 70 ans quand il devenait papa et mourait 7 ans plus tard.
Pourtant Valentine travailla sans relâche à la création d' un Musée digne de son grand homme Zadkine. Le Musée Zadkine ouvre ses portes en 1978.
Valentine meurt en 1981 en léguant tous ses biens à la Ville de Paris à charge pour la Mairie de continuer à perpétuer la mémoire de Zadkine.
Et voilà que 30 ans après sa mort, ce Nicolas Hasle, enfant naturel non reconnu (Zadkine n'en parlait pas dans ses Mémoires), 51 ans en 2011, psychiatre en Suède, vient encore troubler son dernier sommeil....
Il a été débouté de toutes ses prétentions en Septembre 2011.
Le 21 Septembre 2011 la Cour d'Appel de Paris a confirmé la Mairie de Paris dans ses droits et débouté Nicolas Hasle. Né en 1960, ce psychiatre danois âgé de 51 ans a saisi la justice depuis des années pour faire valoir ses droits sur l'héritage d'Ossip Zadkine, son père naturel.
Une page se tourne pour le Musée Zadkine.
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