MUSEE DES CULTURES TAURINES.
Tel. 04 66 36 83 77
6 Rue Alexandre Ducros 30900 NÎMES
Madame Aleth JOURDAN : Conservateur en chef depuis 2011.
Fondé en 2002, le Musée est installé dans une maison languedocienne traditionnelle, à 2 pas des Arènes.
Soutenu avec enthousiasme par le Sénateur Maire Jean-Paul FOURNIER et une équipe dynamique et compétente - Corinne PONCE CASANOVA, Daniel Jean VALADE - c'est un patrimoine exceptionnel au coeur du Gard.
Le fonds comprend 8000 pièces provenant de 3 Collections : Musée du vieux Nîmes, Archives de Claude
et d'Henriette VIALLAT ( peintre nîmois né en 1936) et Association des amis du Musée taurin.
On y découvre l'origine des jeux taurins et surtout la tauromachie camarguaise et nîmoise.
Chaque année, d'une Feria à l'autre le Musée propose une exposition temporaire.
IN MEMORIAM
DON ALVARO DOMECQ Y DIEZ
1er Juin 1917 + 5 Octobre 2005
" LOS ALBUJEROS" Medina Sidonia CADIX
Don Alvaro est mort à 88 ans dans sa demeure de Jerez de La Frontera le 5 0ctobre 2005. Sa ville décrète 3 jours de deuil. Don Alvaro a été maire de Jerez de 1952 à 1957, et Président de la Diputacion (département) de Cadix.
Le lendemain 6 Octobre le monde taurin se presse dans la cathédrale de Jerez pour lui rendre un ultime hommage.
Il a été le témoin privilégié de la tauromachie du XXe siécle. Il n'était pas seulement l' héritier de Don Juan Pedro
Domecq y Nunez de Villavincencia décédé en 1937 (il avait perdu sa mère à 4 ans) mais un créateur et un pionnier.
En 1945 voulant voler de ses propres ailes, il avait racheté une ganaderia à Don Salvador Suarez Ternero, rebaptisée en 1957 "Torrestrella" sur les terres de "Los Albujeros".
Don Alvaro voulait créer une véritable race "à la gloire de Dieu". Ses toros dans lesquels ne subsiste que 3% du sang
Veragua, mélangé au sang Nunez et au sang Juan Pedro Domecq, il les voulait racés, aristocrates, braves sans brusquerie. La bravoure du toro est une "qualité volatile", une "poudrière de
colère concentrée", un "élan vers l'avant, tragique, insatiable, qui ne finit qu'avec la mort ", écrivit-il.
Il a été un pionnier dans une corporation très conservatrice, en appliquant à son élevage les méthodes scientifiques de pointe : création d'une banque de spermes congelés, insémination artificielle. Il n'hésitait pas à envoyer des centaines de vaches à l'abattoir pour conserver la "fleur" de la race.
Dans les années 40 Don Alvaro toréait à cheval pour les oeuvres de bienfaisance. Il était le fondateur de l'Ecole royale andalouse d'art équestre et révolutionnait le Rejoneo.
Il fut l'ami de MANOLETE dont il sera l'exécuteur testamentaire. Il était à Linarès ce 28 Août 1947 lorsque ISLERO de
la Ganaderia Miura encorna Manolete. Il veilla son ami jusqu'à la fin tout comme il assista sa mère..
Les plus grands toreros le respectaient. Il aimait parler d'eux :
Juan BELMONTE (Séville 14 Avril 1892 + Utrera 8 Avril 1962). A 70 ans Belmonte tomba amoureux fou de la rejoneadora colombienne AMINA ASSIS, 20 printemps. Désespéré d'être rejeté il se tira une balle dans la tête dans sa propriété d' Utrera. Henri de Montherlant, dans ses Bestiaires évoquait souvent ce génie qui inventa la demi-véronique et la molinete belmontina.
Les 5 frères BIENVENIDA, surtout Antonio (Caracas 25 Juin 1922 + Madrid 7 Octobre 1975), tué dans l'arène par la vache CONOCIDA.
Rafael EL GALLO (Madrid 18 Juillet 1882 + Séville 25 Mai 1960) surnommé "Le Divin Chauve". Fils de matador - EL GALLO - , frère de matador - JOSELITO - , beau-frère de matador, Rafael a donné son nom à une passe de muleta, la molinete gallista, et à une autre, assistée, le KIKIRIKI. J'adorais écouter Don Alvaro décrire les scènes de panique de notre matador devant le toro : il lui arrivait de s'arrêter en pleine faena tremblant de peur, ou s'enfuyait à toutes jambes vers la contrepiste. Rires, sifflets du public. A quoi il répondait :" Les broncas (sifflets) s'en vont avec le vent, les coups de corne il en reste toujours un".
Grâce à Don Alvaro j'ai fait la connaissance d'Antonio ORDONEZ (Ronda 16 Février 1932 + Séville 19 Déc. 1998) et de toute sa famille.
Don Alvaro n'évoquait jamais les tragédies qui ont décimé sa famille. De ses dix-neuf enfants il ne lui en restait
que 2. Dix-sept étaient décédés en bas âge dont une fille, en tombant de cheval. Les autres : accidents divers, dysenterie, problèmes de facteur Rh.
Le 22 Mars 1991 - Vendredi Saint - , en un seul après-midi il a perdu 4 petites-filles avec leur gouvernante et le petit
chien dans un accident de voiture alors qu'elles allaient lui rendre visite à la finca Los Albujeros. Marie José 21 ans conduisait l'Opel Kadett familiale où se trouvaient aussi ses soeurs :
Valvanera 15 ans, Hope 13 ans, Patricia 11 ans, et la gouvernante de 29 ans, Manuela. Elles étaient les filles de Doña Fabiola et de Don Luis Fernando Domecq y Ibarra, parents de 7 autres
enfants dont Luis et Antonio.
Vers 17h, presque arrivées à Medina Sidonia, dans un tournant dangereux, l'Opel accélérait, voulait doubler une voiture et entrait en collision frontale avec un camion. Le choc fut tel que l'Opel fut complètement écrasée, emprisonnant les corps qui seront dégagés par les pompiers. Une soeur respirait encore mais mourait sur le chemin de l'hôpital. Accourus sur les lieux, Don Alvaro et son fils Alvarito emportèrent les dépouilles à la finca où fut installée une chapelle ardente. Le lendemain Samedi 23 Mars, plus de 2.000 personnes accoururent à Fatima de Jerez pour les funérailles célébrées par l'évêque de Jerez, Monseigneur Rafael Bellido Caro. Après la cérémonie les cercueils des 4 soeurs furent inhumés au Cimetière de La Merced.
J'ai réalisé combien la Foi profonde de cette famille catholique l'a aidée dans tous ces drames. "Dieu nous a donné, Dieu nous a repris. Telle est sa volonté. Nous nous reverrons dans Sa lumière, un jour là-haut, tous et pour toujours."
En revanche Don Alvaro était intarissable sur la mort de ses toros et ses chevaux. Celle de Buenasuerte à qui Paquirri a coupé les 2 oreilles le 24 Mai 1979 à Madrid. Et surtout celle de sa jument anglo-hispano-arabe Esplendida, mère de Triunfo et autres chevaux-toreros, morte à 27 ans en 1965. Esplendida a sa maison à la finca. Elle faisait le pas espagnol devant la tête des toros.
Il pensait aussi beaucoup à Cartucho blessé par Gallardo.
Mais son plus grand choc fut la mort des 6 chevaux-toreros brûlés vifs dans le camion qui les ramenait de Madrid après une
feria avec ses petits-fils.
Quand je pense à Don Alvaro me revient cet air de fandango et quelques paroles évoquant le reflet des pas de son cheval
dans les flaques du chemin ..mais je n'arrive pas à me rappeler les mots exacts. Don Alvaro aimait les fredonner....
IN MEMORIAM
DON JUAN PEDRO DOMECQ SOLIS
10 Avril 1942 + 18 Avril 2011
"LO ALVARO" Castillo de las Guardas SEVILLE
C'est la plus ancienne : 2 AOÛT 1790
" L'encaste DOMECQ, en lignage direct ou par des croisements de ses différents rameaux, est actuellement omniprésent. Il a donné naissance à une myriade de ganaderias par l'intermédiaire de ses vaches ou de ses reproducteurs.
Ayant, à l'origine fait fortune dans le négoce du vin, la famille Domecq est actuellement le premier pourvoyeur de bétail brave de la planète des taureaux, avec tous les risques que peuvent entrainer une standardisation du taureau et par là de la corrida. "
" .... Au décès de Juan Pedro DOMECQ y DIEZ en 1975 l'élevage qui pait sur les terres familiales de "JANDILLA" à Benalup de la Sierra revient à a veuve et à ses 10 enfants DOMECQ SOLIS. Il sera jusqu'en 1981 sous la seule responsabilité de Fernando.
En 1978, la partie du troupeau lui revenant, un dixième, le fer originel Vasquez, mais plus guère son génotype originel, ainsi qu'un lot de vaches et
deux sementales de son oncle Salvador deviennent la propriété de Juan Pedro DOMECQ SOLIS qui s'installe à la finca "LO ALVARO". En 1981 Juan Pedro adjoint quelques producteurs des meilleures
familles de la ganaderia paternelle, plus un autre de Luis Algarra d'origine indentique.
Il fera lider ses premiers produits à Valence en 1982.
De l'ancienne ganaderia de Veragua il ne demeure plus que le fer, le V surmonté de sa couronne ducale, l'ancienneté est du 2 Août 1790.
En 1987 Juan Pedro se rend acquéreur de l'ancien fer de Fernand PARLADE. Il s'installe au Portugal, sur la frontière espagnole et ses mêmes produits sont alors dénommés "Toros de Parladé"......."
Lire don,miguel.pagesperso-orange.fr Avec nos remerciements
Ce Lundi 18 Avril 2011, vers midi, alors qu'il rentre à Lo Alvaro, la Toyota Land Cruser de Juan Pedro heurte de plein fouet un camion venant en sens inverse. Il est à 12 km de chez lui, à Higuera de la Sierra (Huelva). Juan Pedro meurt sur le coup dans l'amas de ferrailles d'où les pompiers l'ont extrait.
Le monde du toro pleure un éleveur aussi illustre que son oncle Don Alvaro. Une grande figure andalouse.
Le lendemain la Chapelle de Huelva de Valverde del Camino est trop petite pour accueillir les centaines de personnes venues des 4 coins du pays, rendre un dernier hommage à cet être généreux, discret, travailleur.
Après la cérémonie et l'incinération les cendres de Juan Pedro sont ramenées à la finca.
Juan Pedro était l'aîné d'une fratrie de 10 enfants. Il était le frère de Miguel, Borga, Fernando, les autres éleveurs du clan Domecq Solis.
Curieusement je n'ai pas connu Juan Pedro comme GANADERO, éleveur de toros mais comme BANQUIER.
A Barcelone dans les année 70, puis à Madrid, il était banquier et dirigeait les filiales de BANCO URQUIJO. Il a épousé en 1967 une ravissante aristocrate Doña Maria Teresa de Morenes y Urquijo, Comtesse de Asalto. Il était fou de bonheur d'avoir un fils Juan Pedro. Il voulait offrir à sa "copine de Chine" une tournée de champagne mais j'ai réclamé son Jerez...
Nous parlions économie et informatique qui le passionnait. Plus tard il me disait : " Je ne te parle pas de la Finca et de mes Belles "bestioles" car je
sais que tu ne jures que par mon tio Don Alvaro Domecq y Diez. .. " D' emblée nous nous tutoyions alors qu' avec Don Alvaro je lui donnais du "usted", même s'il me disait
"tu".
Je l'ai revu par hasard de longues années plus tard. Il a beaucoup changé, me parlait de la longue maladie de son unique fils, demeuré à l'état végétatif par la faute de l'Hôpital qui l'a mal intubé et laissé des minutes et des minutes sans oxygène. Il voulait, l'année précédant cette tragédie, régler sa succession et tout confier à ce fils adoré...."Maintenant que je t'ai retrouvée, on reste en contact, promis !!" disait-il.
Ces dernières années il me téléphonait et me parlait facilement comme à une grande soeur : il savait que j'étais très loin de son monde et que rien ne
transpirerait. Son mariage battait de l'aile, il a divorcé et trouvé une autre Maria de nationalité française mais dont je ne rappelle plus le nom.
La veille de sa mort, le dimanche, il était à Santander...et je ne sais plus pourquoi il m'a appelée tard dans la nuit. Nous avions plaisanté et beaucoup
ri.
GANADERIA ZAHARICHE. ELEVAGE MIURA 41440 LORA DEL RIO SEVILLE (ESPAGNE)
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MIURA DE ZAHARICHE cliquez